La supposée gratuité en matière d’offre culturelle est-elle un mal nécessaire? Est-elle seulement encore défendable? Telles sont les questions qu’on peut se poser après la saison estivale 2015 où plusieurs de nos institutions musicales ont fait alterner concerts payants et concerts gratuits.
Jusqu’à présent, l’opéra n’a été affecté que partiellement par les représentations extérieures où les festivaliers s’entassent sans avoir à débourser un sou. Les concerts offerts en plein air, comme ceux par l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) dans les parcs de la ville et l’Orchestre métropolitain au Chalet du Mont-Royal, puisent surtout dan les valeurs sûres du répertoire.
Mais voilà qu’un pas supplémentaire a été franchi cet été avec la présentation de Carmen en version concert et écourtée au Parc olympique. L’événement « gratuit » a eu lieu le mercredi 5 août (deux jours avant La Virée classique de l’OSM). Si l’initiative semble louable et qu’elle est tout à l’honneur de l’OSM et de Kent Nagano qui ont réussi à attirer plus de 45 000 auditeurs, on peut se questionner sur la pertinence de présenter un opéra sur une scène extérieure, et sur les véritables retombées d’un tel événement. Ces initiatives grand public se font-elles vraiment à l’avantage d’un genre comme l’opéra?