Le projet sur le Développement des publics de la musique au Québec (P2M) est une initiative originale qui combine la recherche scientifique et la pratique en milieu musical grâce à un partenariat avec des organismes musicaux. En effet, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), le Théâtre Hector-Charland, le Festival du monde arabe (FMA), le Festival de Lanaudière, les Violons du Roy et la maison de la culture Ahuntsic-Cartierville sont associés au projet afin de comprendre les rapports entre les publics et les musiques et ce, dans le but d’élaborer de nouvelles méthodes de développement de ces publics. Le Conseil québécois de la musique (CQM) compte également parmi les partenaires.
L’Orchestre symphonique de Montréal : Fondé en 1934, l’Orchestre symphonique de Montréal est l’un des principaux organismes culturels québécois. Après avoir été sous la direction de Franz-Paul Decker, Rafael Frühbeck de Burgos, et Charles Dutoit de 1977 à 2002, l’OSM est depuis septembre 2006 sous la direction de Kent Nagano. L’excellence de l’OSM s’est trouvée confirmée de façon éclatante au cours d’une quarantaine de sorties et de tournées nationales et internationales. L’OSM a effectué neuf tournées en Asie, visitant le Japon à huit reprises, ainsi que dix tournées en Europe et deux en Amérique du Sud. L’Orchestre a aussi visité les États-Unis et certaines villes canadiennes à maintes reprises. En 2006, l’OSM a présenté un concert au Théâtre du Châtelet, à Paris, concert qui constituait la première sortie internationale de l’Orchestre avec Kent Nagano. En avril 2007, l’Orchestre effectuait sa première tournée pancanadienne, également sous la direction de Kent Nagano. En septembre 2008, Maestro Nagano et sept musiciens de l’OSM effectuèrent une tournée au Nunavik, interprétant L’Histoire du soldat de Stravinski, narrée en dialecte local. Le 2 avril 2009, l’OSM a présenté, sous la direction de Kent Nagano, un concert exceptionnel au Centre Bell devant 15 000 personnes. Ce concert marquait le lancement de la Fondation de l’OSM. Au cours de la saison 2008-2009, qui marquait le 75e anniversaire de l’Orchestre, le Conseil des arts de Montréal a décerné à l’OSM son Grand Prix 2008 pour l’opéra Saint François d’Assise du compositeur Olivier Messiaen. L’Orchestre symphonique de Montréal a réalisé près d’une centaine d’enregistrements sous étiquettes Decca, EMI, Philips, CBC Records, Analekta, ECM et Sony ainsi que sur sa propre étiquette, lesquels lui ont valu 48 prix nationaux et internationaux. L’OSM a notamment remporté un 13e Prix Juno pour le disque Beethoven : L’Idéal de la Révolution française, paru en 2008.
Chef du terrain de recherche : Florence Leyssieux
Le Festival du monde arabe : Conçu et produit par Alchimies, Créations et Cultures, le Festival du monde arabe de Montréal (FMA) est un événement thématique dédié à la rencontre et au dialogue des cultures arabe et occidentale. À travers ses différents volets, Arts de la scène, Salon de la culture, Cinéma, le FMA présente des œuvres actuelles qui interpellent autant les patrimoines que les vécus des hommes, des créations originales en danse, musique, théâtre, arts multidisciplinaires, arts visuels et médiatiques. Au fil des années, le Festival du monde arabe de Montréal a réalisé une extraordinaire croissance sur la scène artistique nationale et internationale, marquant le paysage culturel montréalais par son engagement et son audace, soutenu par plus de 150.000 spectateurs et visiteurs de toutes les origines. D’édition en édition, il défie une réalité sociale caractérisée par une polarité accrue. Le choix de ses thématiques, l’originalité de ses créations et la diversité de ses artistes démontrent son caractère innovateur et audacieux. Parmi les artistes, les groupes et les penseurs reçus au FMA : Les Jajouka, Wajdi Mouawad, Caracalla, le Ballet contemporain du Québec, Majida El Roumi, Nass El Ghiwane, Marcel Khalifé, Nassir Shamma, Zad Moultaka, Simon Shaheen, Omar Bashir, Lotfi Bouchnak, Les Derviches tourneurs d’Alep, Mohamed Arkoun, Robert Solé, Carlos Pinana, Ashraf Sahrif Khan, Nassima Chabane, Amazigh Kateb, Mercan Dede, Cheikh Sidi Bémol, Charbel Rouhana, etc.
Chef du terrain de recherche : Caroline Marcoux-Gendron
La Société de musique contemporaine du Québec : La SMCQ a été fondée en 1966 à l’initiative de compositeurs et de personnalités du milieu artistique québécois. Grâce à son Ensemble, la SMCQ a toujours présenté à son public un large spectre de musique contemporaine. Actuellement dirigé par Walter Boudreau, cet ensemble — à géométrie variable — est au cœur des concerts de la saison. Elle produit une série de concerts annuelle au cours de laquelle elle a présenté les chefs-d’œuvre du répertoire contemporain ainsi qu’un nombre considérable de créations. La SMCQ a créé en 1997 un volet jeunesse et a conçu six contes musicaux qui ont remporté un immense succès auprès du jeune public. En 2003, la SMCQ amorçait une Biennale internationale, en partenariat avec la radio de Radio-Canada et l’ensemble du réseau universitaire montréalais : le festival Montréal / Nouvelles Musiques, qui réunit tout le milieu des musiques nouvelles, offrant ainsi une tribune incontournable à la musique de création. Du solo à l’orchestre symphonique, l’événement rassemble aussi bien les théoriciens de la musique de notre temps que les musiciens les plus passionnés. En alternance avec le festival MNM, la SMCQ présente la série hommage, concentration d’événements musicaux autour d’un compositeur québécois qui a pour objectif de mettre en valeur auprès d’un très large public l’œuvre des plus grands compositeurs contemporains.
Chefs du terrain de recherche : Margalida Amengual Garí
Le Théâtre Hector-Charland : Le Théâtre Hector-Charland, situé dans la région sud de Lanaudière, a pour mission d’animer la vie culturelle de la MRC de l’Assomption en accueillant des spectacles de toutes les disciplines des arts de la scène : théâtre, chanson, musique classique, danse, jazz, musique du monde, humour, cinéma de répertoire et variété. Chaque année, la Corporation Hector-Charland présente plus de trois cents spectacles au Théâtre Hector-Charland, au Bistro L’Ange cornu, à La Boîte à chansons, au Théâtre du Coin et au Préau du Collège de l’Assomption. À titre de foyer culturel régional, le Théâtre Hector-Charland a permis à son public d’apprécier les artistes populaires de même que de découvrir des modes d’expression artistique moins répandus. Dès 2001, il présente le Festival de théâtre à L’Assomption, événement annuel dédié au théâtre de création. Cette même année, il se lance dans la production de théâtre en été qui l’amène à offrir des spectacles durant les douze mois de l’année. À travers sa programmation régulière, il accueille des artistes de notoriété internationale. La danse et la musique classique y tiennent une place de choix. À cet effet, les collaborations avec La Sinfonia de Lanaudière et l’Association de Repentigny pour l’avancement de la musique (ARAM) contribuent grandement au succès et à la visibilité de la musique dans la région. En plus de cet engagement dans la communauté, le Théâtre Hector-Charland s’implique activement sur les tribunes susceptibles de faire évoluer la diffusion des arts de la scène.
Chef du terrain de recherche : Louis Bédard Giulione
Le Festival de Lanaudière : Le Festival entame ses activités en 1978 et offre huit concerts à la mémoire de Schubert dont c’est le 150e anniversaire de mort. L’année suivante, le festival acquiert une autre envergure en présentant plusieurs de ses 35 concerts à l’extérieur de Joliette, dans plusieurs des belles églises de la région de Lanaudière et au Camp musical de Lanaudière. Avec les années, le Festival élargit progressivement son rayonnement, s’attirant les éloges de la critique et des mélomanes et il devient le grand festival de musique du Québec. Le Festival prend donc un tournant décisif en 1989 avec ce nouvel amphithéâtre qui peut accueillir 2000 personnes sous le toit, et 8000 sur les pelouses. Plusieurs artistes et plusieurs critiques musicaux qui ont vu tous les autres équipements du genre aux États-Unis ne tarissent pas d’éloges sur l’amphithéâtre de Lanaudière, en particulier sur sa réussite acoustique. La participation populaire et la notoriété ne cessent de s’accroître. Le Festival international de Lanaudière s’est taillé une place enviable et un créneau original parmi les hauts lieux de diffusion musicale. Il s’inscrit désormais au cœur du parcours des plus grands musiciens et ensembles du monde.
Chef du terrain de recherche : Danick Trottier
Les Violons du Roy : Réuni en 1984 à l’instigation de son chef fondateur, Bernard Labadie, les Violons du Roy regroupe au minimum une quinzaine de musiciens qui se consacrent au vaste répertoire pour orchestre de chambre en favorisant une approche stylistique la plus juste possible pour chaque époque. Bien que Les Violons du Roy jouent sur instruments modernes, leur fréquentation des répertoires baroque et classique est fortement influencée par les mouvements contemporains de renouveau dans l’interprétation de la musique des XVIIe et XVIIIe siècles, pour laquelle les musiciens utilisent des copies d’archets d’époque. De plus, Les Violons du Roy explorent régulièrement le répertoire des XIXe et XXe siècles, comme en font foi leurs enregistrements consacrés à Piazzolla, Bartók et Britten. Au cœur de l’activité musicale de Québec depuis leurs débuts, Les Violons du Roy sont connus à travers le Canada grâce à leurs nombreux concerts et enregistrements diffusés sur les ondes de la Société Radio-Canada et de CBC et à leur présence régulière dans les festivals. Un moment fort de l’histoire des Violons du Roy est leur passage remarqué à la Philharmonie de Berlin lors d’une tournée européenne avec Magdalena Kožená qui les a également menés à Londres, Bruxelles et Paris en janvier 2014. La discographie des Violons du Roy compte vingt-neuf titres (sous étiquette Dorian, Atma, Virgin Classics, Naïve, Hyperion, Analekta, Erato) dont l’excellence a été soulignée à maintes reprises par la critique et recompensée par plusieurs prix Junos (Apollo e Dafne de Handel, 2001 ; Requiem de Mozart, 2003 ; Piazzolla, 2007) et Félix (Water Music, 2008). L’orchestre Les Violons du Roy est un fier membre d’Orchestres Canada, l’association nationale représentant les orchestres canadiens.
Chef du terrain de recherche : Marc-Antoine Boutin
La maison de la culture Ahuntsic : Inaugurée officiellement en 1999, mais active depuis 1989, la maison de la culture Ahuntsic est reconnue pour la qualité et la diversité de sa programmation musicale. Principale installation culturelle municipale d’Ahuntsic-Cartierville avec son amphithéâtre de 300 places, ses concerts hors les murs et ses programmes de médiation culturelle sur l’ensemble de son territoire, la maison rejoint annuellement près de 45 000 personnes. Membre du réseau Accès-culture, la maison de la culture Ahuntsic est multidisciplinaire, mais se distingue par la prépondérance de la discipline Musique dans sa programmation, et plus particulièrement par la multiplication des résidences de création et la tenue de concerts inédits de musiques du monde, ou de musiques savantes non occidentales, mettant en scène toute la diversité des musiciens d’ici et d’ailleurs sous la direction artistique de Liette Gauthier. Aujourd’hui, la maison est reconnue comme un carrefour des musiques de toutes les cultures et une porte d’entrée par excellence pour les musiciens et compositeurs en tournée nord-américaine. La programmation met à contribution un nombre grandissant d’acteurs scolaires, culturels et communautaires pour rejoindre de nouveaux publics et rehausser l’offre culturelle avec des programmes de médiation culturelle et des séries conçues sur mesure pour les clientèles spécifiques, notamment les Concerts au bout du monde, Les Vendredis cannibales, Concerti sous la pergola, BABEL musiques, Ma Planète Mon école ou Des mots sur mesure, une série initiée en 2010 qui a remporté le PRIX Initiative RIDEAU en 2014.
Conseil québécois de la musique : En tant que point de rassemblement des professionnels de la musique de concert et de leurs ensembles et organismes, le CQM voit d’abord à représenter le secteur auprès des instances politiques, publiques et médiatiques afin de l’aider à améliorer sa visibilité de même que les conditions de vie et de pratique de ses musiciens et travailleurs culturels. Il met aussi à la disposition de cette communauté un large éventail de services et d’activités qui viennent appuyer le développement de marché et de public, qui encouragent l’excellence artistique, qui outillent la relève pour intégrer le milieu professionnel et, enfin, qui favorisent de meilleures pratiques de gestion.