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En français, le mot festival est un emprunt au terme anglais festival qui sous sa forme substantive signifie « période de fête » et plus spécifiquement « fête musicale ». Le mot anglais vient de l’ancien français festival « de fête, joyeux », dérivé du latin festivus « où il y a une fête », de festus (fête) (Le Robert, 1992). Si l’on s’en tient à sa signification première, le festival est une activité liée à une fête, qui a un caractère occasionnel et dont la récurrence est limitée au cycle du calendrier. Cependant, dès le début du XXe siècle, dans le milieu musical, le mot est employé pour désigner une rétrospective consacrée à un compositeur (mort ou vivant) en dehors du cadre plus formel d’une série de concerts. Il s’emploie alors régulièrement pour désigner toute manifestation musicale qui s’inscrit dans une dynamique en « opposition à des structures musicales permanentes trop rigides afin de servir une volonté de démocratisation de la musique classique et de diffuser des œuvres peu connues et originales, et afin de prendre des risques en matière de programmation que les grandes salles, pendant la saison, ne pouvaient courir » [1].
Aujourd’hui, les festivals de musique ont des programmations variées qui concernent autant les répertoires spécialisés que les mélanges de styles et de genres. Cependant, pour la plupart, leur structure administrative et artistique est devenue permanente. Dans certains cas, et tout particulièrement dans le domaine des musiques nouvelles, le festival peut constituer une activité de développement de public en ce qu’il est susceptible d’attirer un public différent de la saison régulière de l’organisme qui l’organise[2]. Le festival est une manière d’investir la ville ou un espace régional massivement pendant un court laps de temps. Il peut alors jouer un rôle de développement culturel ou touristique.
In French, the word festival derives from the English festival, which signifies, in its noun form, “a time of festive celebration” and, more specifically, “a musical festivity.” The English word actually came from the Old French festival “festive, joyful,” derived from the Latin festivus “where there is a feast,” from festus (feast) (Le Robert, 1992). If we retain its original meaning, a festival is an event of an occasional nature that accompanies a feast and whose recurrence is limited to the calendar cycle. However, beginning in the early twentieth century, the word was taken up in musical circles to designate the commemoration of a composer (dead or alive) that took place outside the formal structure of a concert series. The term was increasingly used to refer to any musical event that “[opposes] overly rigid permanent musical structures in order to assist in efforts to democratize classical music and perform original and lesser-known works, and to take risks in programming that larger venues could not take during their regular season.”[1]
Today, music festivals offer varied programming that involves specialized repertories as well as combinations of styles and genres. For the most part, however, their administrative and artistic structures have become permanent. In certain cases, and particularly in the field of new music, the festival constitutes an audience development activity as it can attract different audiences from those who attend the organization’s regular season. [2] The festival is a means of massively occupying the city or regional space during a short period of time. It can also play a role in cultural or tourism development.
[1] Besançon, Julien, 2000, Festival de musique : Analyse sociologique de la programmation et de l’organisation. Paris : L’Harmattan, p.10.
[2] Duchesneau, Michel, 2004, « Montréal/Nouvelles musiques : perspectives », Circuit musiques contemporaines, 14/2, p. 9-21.
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